Des grammes d’instants

Objet chorégraphique 

 

Détournement de l’outil Instagram : renoncer à l’actualité, à la promotion, au marquage évènementiel et à la photo souvenir.

 

Questionner l’image de danse : essayer autre chose. Loin du figural, plus près de l’expérience : la danse en train de se faire, en train de naître. Capturer ce qui se passe au moment où le mouvement dansé est en train d’émerger. Il me faut être seule; c’est le contraire de la dansée qui pour se produire nécessite d’être regardé-dansant. Être seule, mais avec l’environnement. Se poser quelque part ou cheminer, se laisser pénétrer par les sons, les odeurs, les formes et les couleurs, les mouvements. Un duo ; l’environnement est stimulateur. C’est ce qui me permet d’être présente au monde. Et il n’y a pas de danse possible sans cela. Surfer sur les vagues de ce qui se passe.

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Des thèmes apparaissent :

 

Retrojournal.

Le journal ne reflète pas l’actualité. Il se construit à la fois à partir de la perception de l’instant présent et la mémoire d’instants passés.

 

Des grammes d’instants.

De toutes petites gravures inscrites dans le corps et l’esprit, agissent pour construire un corps dansant. La mémoire trame avec le présent une réalité concrète : un feuilleté composé de strates temporelles diverses. Suis-je anachronique?

 

La danse cherchait des espaces infra minces pour exister.

La danse habituellement cherche des espace de visibilité au creux du théâtre, des arts plastiques… enfin elle se glisse au milieu de ce qu’elle n’est pas de telle façon qu’on passe à côté d’elle, de sa réalité simple et concrète. J’ai décidé de chercher dans ces espaces infra minces. Quitte à ne pas être vue. La danse choisie sa manière. Elle est discrète, se tient sur les bords, elle est démunie, mais elle ne se déguise en rien pour subsister.

 

Un corps dansant?

Je me questionne. À quel moment je sais que je suis un corps dansant? C’est une question de danseur en général. C’est une question de danseur en particulier; existentielle.